KATRE

Katre est un artiste plasticien né en 1977 à Paris ou il vit actuellement. Réalisant un travail permettant de rendre visibles les lieux abandonnes, il a marqué le champ du street art par l’originalité de sa démarche mêlant architecture et peinture.

En 1993, Katre réalise son premier graff. Dix ans après, il présente sa première toile ou se mêlent peinture et photographie : une approche esthétique devenue sa marque de fabrique. Sa fascination pour les lieux à l’abandon est une occasion pour Katre d’amener une réflexion sur l’occupation des territoires en milieu urbain. A partir d’une réflexion sur l’architecture et la temporalité, il investit des lieux abandonnés et y passe le plus clair de son temps dès la fin des années 1990. II y récupère des traces, réalise et conserve des photographies qui lui serviront ensuite de support pour des recherches artistiques. Sa réflexion est aussi marquée par l’absence humaine et la place des anciens lieux de production et de travail, faisant appel ici au rapport au travail en lien avec le territoire local, et en cela fait écho dans la mémoire collective. Dans ses façades extérieures immenses, son travail invite habitants, travailleurs, retraités, enfants, promeneurs, à réagir, s’exprimer et faire parler les lieux en phase d’être oubliés (ou parfois déjà oubliés).

Photographie, sérigraphie, bois, carton, verre, vieux plans, métaux, plexi, papier d’usine… Les matériaux utilisés par Katre sont pour partie issus de récupérations in situ. Ce sont autant de supports qui lui permettent après de longues journées en immersion de prendre de la distance tout en restant en phase avec les lieux. Ces allers-retours donnent une création marquée une fois en atelier.

Grâce à l’intervention plastique sur ses photos, Katre modifie les repères géométriques et les architectures, c’est une destructuration graphique des ces lieux marqués eux-mêmes d’une déstructuration temporelle et climatique. En cela son travail contribue à interroger le regard que l’on porte sur des lieux désaffectés oubliés, et participe à sa manière à documenter ces espaces, à les rendre vivants, à les immortaliser.

Pour réaliser ses œuvres, Katre reproduit et travaille ses clichés noir et blanc (et plus récemment monochromes) et s’inspire de ces espaces oubliés pour créer des dynamiques fortes contribuant à donner une impression de vitalité dans ces lieux pourtant partiellement détruits et vides. Ainsi, on peut retrouver sur certaines séries une lettre de couleur vive – souvent la lettre K de son nom – assimilable à des traits explosifs et de vitesse. L’œuvre finale, complexe, se caractérise par une composition dynamique et contrastée, les flashs de couleurs se confondant avec les gravats et barres métalliques des lieux photographiés, eux bien réels. Aluminium brossé, bois de récupération  ou  encore  verre, font  partie  des  matériaux  aujourd’hui  exploites  par l’artiste à l’aide d’encre de sérigraphie, traits et de tags à l’acide, ou encore avec des néons. Aujourd’hui, Katre utilise des supports et du volume en cherchant à créer des installations ou se mélangent photographie, peinture, néons, sangles et gravats afin de proposer une immersion dans son univers, dans ces lieux déjà détruits pour la plupart d’entre  eux.